30 juin 2022

Amaury Guérin, l’expédition plancton de pilourson est arrivé à l’île de Vaeroy aux Lofoten !
Voici un court récit de son expédition :
« Que retenir de ce mois d’aventure ?
Tout d’abord, il m’est impossible de ne pas évoquer le départ de Saint Gilles Croix de Vie, auquel vous avez apporté une ambiance unique. Votre enthousiasme et vos encouragements m’ont touché et donné toute l’énergie nécessaire pour affronter les premiers jours de mer, particulièrement éprouvants.
J’ai par la suite essayé autant que possible de partager avec vous mon quotidien et mon état d’esprit. Au large, les humeurs sont changeantes, car déstabilisées par la fatigue, la beauté de l’environnement ou la dureté des éléments. C’est un des principaux enseignements de ce long voyage, et vous vous en êtes sans doute rendus compte à travers mes messages.
J’ai partagé avec vous tous mes moments de bonheur et toutes les mésaventures… sauf une, que j’ai gardée pour moi afin de ne pas vous inquiéter à terre. Il est donc temps pour moi de la raconter :
Je suis alors en mer depuis 5 jours, et me présente à l’entrée du canal Saint-Georges. Ce passage réputé pour ses courants importants et son trafic maritime dense promet d’être difficile à négocier, aussi j’ai dormi en anticipation une bonne partie de la journée.
Il est une heure du matin, et Pilourson est à quelques milles du DST (Dispositif de Séparation du Trafic), ce couloir virtuel qu’empruntent tous les navires de commerces. Sentant la fatigue arriver, je me recouche pour une dernière sieste de 20 minutes. Mais mon sommeil est agité, puisque pour la première fois depuis le départ, je fais des rêves, ponctués d’étranges sirènes de pompiers ou d’alarmes incendies. Lorsque je me réveille enfin, mon réveil hurle depuis 2 heures. Le courant a emporté Pilourson en plein milieu du DST. A la radio, j’entends une voix appeler « Paille-lour-sonne, Paille-lour-sonne, Paille-lour-sonne ». Un paquebot vient de me frôler.
Le vent est totalement tombé, et je démarre donc le moteur pour sortir de cet imbroglio.
Au final, plus de peur que de mal. Mais cet épisode fut un vrai avertissement pour la suite du voyage. Durant les 24 heures suivantes, je n’ai pas réussi à m’endormir, trop angoissé à l’idée de ne pas me réveiller. Par la suite, j’ai augmenté encore le volume de cette fameuse sonnerie que je pensais pourtant capable de réveiller un mort.
Comme les problèmes voguent toujours en flottille, c’est juste après cet épisode que ma bôme s’est brusquement rompue, m’obligeant à cette escale technique en Irlande du Nord. Le moral n’était alors pas très haut, et tous vos messages d’encouragement m’ont mis du baume au coeur (ahahah) afin de repartir au plus vite !
La deuxième partie du voyage, en mer de Norvège, fut plus intense : les conditions météorologiques ont été plus dures, marquées par beaucoup de brouillard et de vent, mais les moments de bonheur n’en ont qu’été plus beaux.
Après 9 jours de mer, je retiendrai toujours ce moment fantastique où la brume s’est élevée, révélant les montagnes de l’île de Vaeroy et leur sommet perdu dans les nuages. C’est ici que j’ai amarré Pilourson, marquant le point final de ce grand périple solitaire.
J’étais bien seul dans le port déserté de pêche à la morue, jusqu’à ce que deux locaux, avertis de mon arrivée par l’équipe restée en Vendée, viennent m’accueillir ! Merci à eux ainsi qu’à ceux qui ont conspiré pour cette rencontre inattendue.
Maintenant, après une semaine de repos et de réparations inéluctables après autant de temps en mer, Pilourson et moi sommes prêts à repartir vers le Nord. Je prévois cette semaine de remonter toutes les îles Lofoten. Les paysages sont grandioses, et seule la météo rappelle que ce n’est pas Hawaii : il fait 12°C en moyenne, et il pleut plusieurs fois par jour ! Je vous partagerai prochainement les meilleures images de Pilourson au milieu des montagnes.
C’est aussi le moment idéal pour utiliser les outils de Plankton Planet. Le plancton n’a pas froid : il est très abondant ici !
A bientôt pour des nouvelles de Pilourson,
Amaury »